WWF signe un court métrage en caméra thermique pour alerter sur le réchauffement des océans

Rédigé le 02/06/2025


Difficile d’ignorer la montée des températures dans nos océans. Mais comment rendre cette urgence visible ? À l’occasion de la COP29, le WWF et le studio d’animation NOMINT dévoilent “In Hot Water”, un film poignant réalisé en stop-motion à l’aide de caméras thermiques. Une prouesse technique et artistique qui matérialise, image par image, les conséquences invisibles du réchauffement climatique sur la vie marine.

Le court-métrage raconte le voyage d’un jeune garçon, émerveillé par la beauté d’un monde sous-marin vibrant et coloré. Mais peu à peu, l’ambiance sereine se transforme : les coraux blanchissent, la température grimpe, les couleurs virent au rouge incandescent. Le garçon doit fuir cette mer devenue brûlante, croisant sur son chemin des scènes de désolation : épaves, habitats détruits, écosystèmes agonisants.



En remontant à la surface, il découvre une terre elle aussi surchauffée. Son regard tourné vers l’horizon nous confronte à un appel silencieux mais urgent : agir maintenant.

Une production inédite… “peinte” avec de la chaleur

Le film ne se contente pas de parler de réchauffement : il l’incarne visuellement. Chaque image a été réalisée à l’aide de caméras thermiques, et animée en stop-motion avec des modèles imprimés en 3D. Ceux-ci ont été chauffés ou refroidis avec une précision à 0,1 degré Celsius, à l’aide de fours, lampes chauffantes, pistolets thermiques ou sprays réfrigérants.

Résultat : une palette de couleurs thermique saisissante, où chaque élément rayonne à sa propre température. L’équipe de NOMINT a littéralement “peint avec la chaleur”, donnant vie à un monde marin qui se dégrade sous nos yeux… et à notre insu.

Un choix technologique fort, qui souligne avec cohérence le message du WWF : chaque fraction de degré compte.

Quand la musique rend l’émotion tangible

Pour amplifier l’impact, “In Hot Water” s’appuie sur une interprétation mélancolique de “No Surprises” de Radiohead, retravaillée par Neil Barnes (Leftfield). La bande-son suit le rythme du récit, passant d’un univers féérique à un cauchemar rougeoyant, en harmonie parfaite avec l’évolution dramatique de l’histoire.

Le sound design signé Sine Audio complète cette immersion sensorielle, entre magie et chaos. Un travail sonore minutieux qui renforce l’intensité émotionnelle du message.

Une tradition d’animation engagée

Ce projet s’inscrit dans la lignée des précédents projets militants de NOMINT comme “Can’t Negotiate the Melting Point of Ice”, “A Flammable Planet” ou encore “We Can’t Let Our World Go Up in Smoke”, tous dévoilés lors des précédentes COP. Ces films ont été salués à l’international pour leur capacité à mêler innovation visuelle et messages climatiques puissants.

Ce nouvel opus poursuit cette ambition : utiliser l’animation comme levier de prise de conscience collective.


Source : Creapills